Un service innovant testé par 81 bibliothécaires
À l’issue d’une expérimentation conduite entre octobre 2024 et janvier 2025, l’Abes publie le rapport « Indexation RAMEAU assistée par IA ». Ce document présente les enseignements tirés de l’évaluation d’un service d’indexation automatique des sujets RAMEAU, développé par le Labo et évalué au sein de l’Abes, puis testé par 81 professionnels issus de 12 établissements.
L’objectif de cette expérimentation : mesurer la pertinence des suggestions d’indexation générées par l’intelligence artificielle et leur intégration dans WinIBW, l’outil de catalogage du Sudoc.
Des résultats positifs pour les catalogueurs
Les retours des testeurs soulignent des gains notables en qualité d’indexation. Si les performances du service varient selon les disciplines, la majorité des utilisateurs reconnaît une aide précieuse dans le travail quotidien, avec bien souvent un gain de temps non négligeable.
L’expérimentation a également permis d’ajuster le service en cours de route : suppression des suggestions peu pertinentes, amélioration de l’ergonomie, autant d’évolutions bien accueillies.
Des pistes d’amélioration identifiées
Les participants ont exprimé les attentes suivantes :
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Ajout de concepts géographiques et chronologiques
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Ajout de l’indexation genre/forme
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Extension du corpus d’entraînement, notamment aux thèses, pour améliorer la pertinence dans des domaines très spécialisés
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Suggestions de sujets FMeSH
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Construction de l’indexation (ex : « Danse — Histoire»)
Sur la base des recommandations de ce rapport, au cours du 1er semestre 2025, l’Abes va analyser les ressources nécessaires à la mise en place de ces nouveaux services.
Un fort soutien pour la pérennisation du service
La quasi-totalité des testeurs souhaite la mise à disposition de ce service dans son état actuel, tout en appelant à une évolution continue. Certains établissements, en fonction de leurs spécificités, envisagent une adoption différée, conditionnée à l’enrichissement des fonctionnalités.
Enfin, l’expérimentation a mis en lumière un enjeu essentiel : l’importance de l’accompagnement pour favoriser une intégration réussie de l’IA dans les pratiques de catalogage.
- Consulter le rapport complet
- Un billet sur Punktokomo, le blog technique de l’Abes, complétera prochainement cette annonce de publication.
Merci pour ces informations intéressantes. Y a-t-il eu une évaluation de l’impact environnemental du service ? Cela doit être un critère.
Sans doute encore davantage que n’importe quel service numérique, un service construit sur des technologies d’intelligence artificielle doit en effet intégrer le facteur de la consommation énergétique. Cette prise en compte doit s’appuyer sur des mesures précises, qui sont aujourd’hui difficile à calculer et à obtenir. Néanmoins, pionnière, la législation européenne (EU AI Act) fait des efforts dans ce sens. La normalisation est en cours au niveau ISO.
Un récent article de Nature (accès restreint, désolé) montre notamment que la consommation énergétique d’une IA varie considérablement selon la nature de la tâche. Il faut donc renter dans les détails, calculer, évaluer, décider au cas par cas. Il faut également prendre en compte la localisation des serveurs, tant la part de l’énergie d’origine fossile dans le mix énergétique varie d’un pays à l’autre.
Le cas décrit par ce rapport ne relève pas de la génération d’images ou de textes longs, très gourmands. Aujourd’hui, les serveurs sont en France. Autant de facteurs positifs, mais qui ne dispensent pas d’être vigilants et d’espérer pouvoir disposer de mesures de plus en plus précises.