Depuis plus de quarante ans, le réseau Sudoc PS assure le signalement des publications en série (PS) dans le catalogue collectif national Sudoc, grâce à l’implication de 32 Centres du Réseau (CR) répartis sur l’ensemble du territoire. Ce réseau historique, piloté par l’Abes, mobilise une grande diversité d’établissements documentaires : bibliothèques de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR), bibliothèques territoriales, centres de documentation, archives …
Cependant, ce modèle atteint aujourd’hui ses limites.
Un constat partagé : des difficultés structurelles
Depuis plusieurs années, les Centres du Réseau Sudoc PS rencontrent un certain nombre de difficultés :
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Un désengagement progressif des SCD , porteurs des CR : dans un contexte où les Services communs de documentation recentrent leurs missions sur les besoins des étudiants, des enseignants et des chercheurs (espaces, services, formation), les ressources humaines consacrées au signalement des PS tendent à diminuer. Par ailleurs, la subvention versée par l’Abes ne couvre qu’une partie des coûts engagés, rendant l’investissement de plus en plus difficile à soutenir pour les établissements.
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Une inadéquation entre catalogage et conservation : aujourd’hui, le signalement est majoritairement assuré par des bibliothèques de l’ESR, tandis que les collections de périodiques sont souvent conservées par d’autres structures, hors du périmètre de l’ESR.
Ce déséquilibre se traduit par une réduction progressive du maillage territorial du réseau : en 2025, 5 Centres de Réseau Sudoc PS ne sont plus hébergés par un SCD.
Une orientation stratégique : un réseau Sudoc PS redéfini
Face à ce constat, l’Abes a inscrit dans son Projet d’établissement 2024-2028 l’objectif de repenser en profondeur l’organisation du réseau. Il ne s’agit plus seulement d’adapter, mais bien de refonder le dispositif, en s’appuyant sur les nouvelles dynamiques de mutualisation documentaire.
À cette fin, un groupe de travail interministériel est constitué depuis fin 2023. Il réunit des représentants du ministère chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, du ministère de la Culture, de l’Abes, de la BnF, du CTLes, de Persée, ainsi que des bibliothèques de tous types, des structures régionales du livre, des DRAC et de la FILL Les réflexions convergent vers l’ambition d’initier une politique documentaire nationale autour du signalement des publications en série, portée conjointement le Ministère chargé de l’Enseignement Supérieur et le Ministère de la Culture.
Du réseau Sudoc PS aux Plans de Conservation Partagée de Périodiques (PCPP)
Les nouvelles orientations actées reposent sur deux évolutions majeures :
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L’abandon d’un signalement exhaustif et systématique, désormais irréaliste ;
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Une structuration du signalement autour de Plans de Conservation Partagée de Périodiques (PCPP), organisés selon deux grands axes :
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Des plans de gestion des périodiques disciplinaires, gérés par le CTLes et financés par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
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Des plans de conservation partagée des périodiques régionaux, patrimoniaux, pilotés et financés par le ministère de la Culture.
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Ce nouveau dispositif entrera progressivement en vigueur à partir de 2026.
Les étapes en 2025
L’année 2025 constitue une étape clé dans cette transition :
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Signature de la convention de partenariat organisant les dispositifs de PCPP et leur gouvernance, entre le Ministère de la Culture, le Ministère chargé de l’Enseignement Supérieur, l’Abes, la BnF et le CTLes
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Recueil des candidatures au portage d’un Plan de Gestion des Périodiques disciplinaire : deux appels à manifestation d’intérêt (AMI) ont été lancés à cette fin par le CTLes. Toutes les bibliothèques de l’ESR, qu’elles soient déjà impliquées ou non, peuvent se porter candidates au pilotage d’un plan disciplinaire
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Instruction et sélection des candidatures au second semestre, suivies de la contractualisation et du versement des subventions avant la fin 2025.
- Clôture du réseau Sudoc PS et de ses conventions au 31/12/2025
Concernant les PCPP régionaux, un travail de définition du dispositif est en cours, sous l’égide du ministère de la Culture. Des précisions seront apportées au fil de l’année 2025.
Ce nouveau cadre vise à garantir un signalement mieux articulé avec les politiques de conservation des périodiques, dans une logique de partage des responsabilités, de clarification des rôles et de rationalisation des ressources. Il s’agit d’un chantier ambitieux, qui associe l’ensemble des parties prenantes à la redéfinition d’un service documentaire collectif au service de tous les publics et territoires.