Les derniers arbitrages ont été rendus, l’équipe se constitue : après plusieurs mois d’études, de discussions entre partenaires (INIST-CNRS et Couperin) et de rédaction de spécifications, le projet BACON – pour Base de Connaissance Nationale – est dans les starting blocks.
Les Journées ABES 2014 avaient été l’occasion de présenter les objectifs de ce nouveau service de données de référence. C’est donc acté : BACON se focalisera plus particulièrement sur la production éditoriale académique francophone, quel que soit le support (livres électroniques, revues en lignes), le mode de diffusion (plate-forme d’éditeur, agrégateur) ou le mode de commercialisation (bouquets spécifiques ou “pick and choose” – dans ce cas, la liste de l’ensemble du catalogue sera proposée). Cela représente une petite quarantaine de fournisseurs et environ 200 bouquets, sachant que 70% des bouquets sont concentrés sur les deux éditeurs CAIRN et Classiques Garnier Numériques.
Si la description de ces bouquets – au niveau du titre des revues comme des livres électroniques- suivra les dernières recommandations KBART, une des idées fortes du projet est d’aller au delà de cette conformité. En effet, grâce aux outils déjà développés pour les besoins du Hub de métadonnées ainsi qu’à plusieurs validateurs développés pour les besoins de BACON, les équipes de l’ABES sont en mesure de proposer des outils de diagnostic permettant aux éditeurs de repérer puis corriger les erreurs. Il s’agit de convaincre les éditeurs que de telles améliorations seront utiles pour leur propre plate-forme mais également pour la visibilité de leur contenu sur des outils tiers (discovery tools, moteurs de recherche,…). Cette stratégie s’est montrée payante avec les éditeurs sélectionnés dans le cadre de l’étude BACON. Il manque cependant à l’heure actuelle un panorama des capacités techniques de l’ensemble des éditeurs français permettant d’être certain qu’elle sera généralisable. Une étude sera menée dans ce sens durant les premières semaines de 2015, grâce notamment à l’appui d’une élève-bibliothécaire de l’enssib.
Sans préjuger des résultats de cette étude et de la qualité des relations que l’ABES pourra établir avec les éditeurs, il y a fort à parier que l’attention portée par ces derniers à la question des métadonnées sera variable. Il conviendra donc de valoriser les éditeurs avec lesquels les échanges permettront d’obtenir des fichiers KBART -à la fois conformes à la recommandation (éléments syntaxiques) mais également « bibliographiquement » corrects (identifiants, granularité fine). Cette valorisation pourrait passer par l’apposition d’un “label ABES” aux packages répondant à 100% des exigences de qualité. Ces packages côtoieraient sur BACON les bouquets d’éditeurs qui ne fourniraient que des données de qualité médiocre, voire pas de données du tout. Dans ce cas, il s’agira de développer des scrapers permettant de récupérer l’information directement sur les sites d’éditeurs, dans l’attente d’une amélioration de leur côté. Il est probable qu’un tel label, public, soit de nature à motiver certains éditeurs réticents tout en confortant dans leurs choix ceux qui ont décidé de collaborer étroitement.
Dans tous les cas, les données publiées par BACON seront ouvertes et conçues pour être réutilisables par les services de l’ABES (le Sudoc tel qu’il existe aujourd’hui et dans ses évolutions avec le projet SGBm) ceux des partenaires (ERE, ezPAARSE) ou encore ceux proposés par des acteurs tiers (fournisseurs de bases de connaissance par exemple), commerciaux ou non.
La sortie de la première version publique de BACON est prévue en mai. Rendez-vous donc aux prochaines Journées ABES pour la démonstration !