Réseau Sudoc PS : conventionnement 2021-2023, un bilan pour l’avenir

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Depuis 2010,  les centres du réseau (CR) du Sudoc PS font l’objet d’un conventionnement sur objectifs entre l’Abes et les établissements d’accueil. En complément du fonctionnement courant, ce dispositif permet l’octroi de financements via une enveloppe annuelle, d’un montant égal sur les trois années du conventionnement concerné.

Par ce soutien financier, octroyé exclusivement aux projets impliquant des  établissements non déployés dépendant des CR, l’objectif est de favoriser les projets dont la réalisation ne peut être envisagée avec les moyens – humains et financiers – dévolus par les établissements d’accueil des CR du Sudoc PS.

Des moyens en augmentation

Alors que l’enveloppe globale octroyée pour le conventionnement 2018-2020 était de 204 000 euros, elle s’élève à 230 000 euros pour la période 2021-2023, soit une augmentation de près de 13 %, ce qui, dans le contexte budgétaire actuel, manifeste l’attachement de l’Abes à ce réseau dont les missions, après quarante ans d’existence, n’ont rien perdu de leur pertinence.

En 2020, hormis un CR n’ayant pas demandé de subvention (tout en développant une politique active) et les deux établissements d’accueil (BIU Sorbonne pour le CR26 et SICD de l’Université Grenoble-Alpes pour le CR69) ne souhaitant plus héberger de CR, 30 CR ont déposé une demande d’attribution sur projets. Les financements octroyés par l’Abes en 2021 – tout en conservant une dotation prévisionnelle en vue de l’allouer, sur la base du précédent conventionnement, aux nouveaux établissements d’accueil des CR 26 et 69 – couvrent plus de 99 % des demandes formulées par les établissements, ce qui est à la fois bon et mauvais signe.

Bon signe car ce montant permet d’accompagner presque tous les projets des établissements demandeurs. Mauvais signe car, dans le précédent conventionnement, les montants demandés correspondaient au double de l’enveloppe disponible, traduisant, malgré un déséquilibre entre les possibilités de l’Abes et les besoins des CR,  un plus grand dynamisme de la part du réseau. Cependant, même si les ambitions sont financièrement réduites, les projets portés par les CR témoignent, tant par leur diversité que par leur récurrence, de leur souci tout à la fois de pérennité et d’innovation dans la gestion du signalement des ressources continues conservées dans les établissements qui leur sont rattachés.

Un cadre incitatif pour la définition des projets

Pour une plus grande cohérence à l’échelle nationale, l’Abes a mis l’accent sur trois lignes directrices, développées ci-dessous. Les CR ont répondu présent à ces sollicitations, tout en proposant également d’autres projets, répondant au mieux aux besoins de leur « territoire bibliographique ».

Mettre en œuvre une politique nationale en matière de gestion des plans de conservation partagée des périodiques (PCPP)

Notons tout d’abord que tous les CR sont impliqués dans la gestion des PCPP organisés sur leur zone de responsabilité, qu’elle soit de nature géographique ou thématique. Bien que, pour les PCPP thématiques, une partie des actions soit désormais menée via un financement Collex-Persée, l’Abes soutient l’action des CR dans ce domaine. Par ailleurs, les bibliothèques non déployées sont nombreuses au sein des PCPP régionaux, comme rappelé dans l’étude réalisée par l’Abes en décembre 2019 : Les plans de conservation partagée des périodiques en France : un état de l’art quantitatif et qualitatif  .

Favoriser l’accès aux ressources en ligne, notamment celles disponibles en libre accès

En accompagnement de la politique nationale en faveur de la science ouverte, l’Abes améliore en continu le signalement et l’accès aux ressources électroniques de tous types – et tout particulièrement les ressources continues – disponibles via ses différentes bases (Sudoc, BACON…). Au plus près des structures éditoriales (régionales, universitaires…), les CR ont un rôle important à jouer dans cet accompagnement.

Mettre en œuvre un partenariat national avec Mir@bel

De même que les réseaux Sudoc et Sudoc PS, Mir@bel, portail national destiné à faciliter l’accès aux revues en ligne, fonctionne en réseau, ses membres travaillant à l’alimentation et à l’amélioration d’un outil commun. Depuis sa création et plus spécifiquement depuis septembre 2020, l’Abes s’est engagée auprès de Mir@bel en tant que partenaire associé avec comme objectif commun l’enrichissement mutuel de leurs données et de leurs services. De même que pour le signalement des ressources électroniques, la proximité des CR avec des structures éditoriales facilite leur contribution à l’enrichissement de Mir@bel.

Quarante ans après sa création, élargir encore le réseau du Sudoc-PS

Aussi étonnant que cela paraisse pour un réseau aussi ancien et déjà largement connu, 1/3 des CR ont fait de la prospection de nouveaux établissements une de leurs priorités pour les trois années à venir. Cette tendance n’est pas nouvelle :  les responsables CR considèrent depuis longtemps l’extension de leur réseau comme une activité fondamentale, ce qui témoigne tout à la fois du dynamisme du réseau Sudoc PS et du fait qu’il reste encore de nombreuses structures documentaires qui -pour s’en tenir à cet aspect essentiel de l’activité des CR- ne signalent pas leurs collections de publications en série dans le Sudoc, seul outil national existant.

Par ailleurs, le fait qu’il reste des bibliothèques à intégrer tient  à la spécificité du Sudoc PS, seul réseau national de bibliothèques apte à inclure tous les types d’établissements et de structures, publics ou privés. Ainsi, les CR prospectent des établissements d’une grande diversité : bibliothèques et archives municipales, diocésaines, de musées, de conservatoires…

Dans tous les cas, plutôt que sur l’exhaustivité des établissements, l’accent est mis sur les établissements mettant à disposition des fonds très spécialisés, des périodiques auxquels ils sont souvent les seuls abonnés, des ressources patrimoniales, régionales ou locales. Selon les cas, ces ressources pourront ainsi être incluses dans des outils descriptifs comme la BIPFPIG, rejoindre des PCPP, ou faire l’objet de campagnes de numérisation.

Coopérer avec tous les partenaires, dans toutes les régions

Le caractère forcément transversal des activités développées par les CR les incite à coopérer et à développer des partenariats avec des structures n’étant pas toujours en contact avec le monde de l’ESR. C’est notamment le cas des structures pour le livre et la lecture (SRL) qui, sous l’égide de la FILL, sont présentes dans l’ensemble des régions créées ou confirmées par la loi NOTRe. Ainsi, les CR se trouvant dans des régions où les agences travaillent à la promotion du livre et de la lecture, et tout particulièrement celles contribuant à la gestion d’un PCPP, sont en relation directe avec ces agences, elles-mêmes en contact avec les bibliothèques et archives territoriales.

Précisons que loi NOTRe n’a pas entraîné le regroupement des CR «en région», qui ont conservé leur périmètre géographique initial. Pour autant, les CR des régions concernées collaborent de façon de plus en plus étroite. Ainsi, certains CR se sont concertés pour proposer des projets de conventionnement articulés entre eux, ce qui permet de porter à plusieurs des projets de plus grande ampleur en évitant le risque de financements croisés. Ces collaborations entre CR vont dans le sens d’une offre commune de formation, du développement d’outils d’information et de communication communs, de rédaction d’une charte commune pour les PCPP ou de l’implication dans des plans de numérisation à échelle régionale.

Co-gérer les plans de conservation partagée des périodiques (PCPP)

De façon générale, les PCPP constituent un axe fort de collaboration avec d’autres instances. D’une part, il reste beaucoup à faire pour améliorer le signalement bibliographique et la description des états de collection des titres conservés dans ce cadre. Comme le prouve la mise à jour de l’étude parue en 2019, ce travail porte ses fruits, permettant tout à la fois d’améliorer l’identification des titres et la gestion des collections, mais également de porter les corpus ainsi constitués comme des «objets scientifiques» en eux-mêmes.

D’autre part, les PCPP sont des projets «vivants» qui, tout en nécessitant la pérennité des collections ainsi gérées, font l’objet d’ajouts et de modifications de nature diverse (titres, bibliothèques,  politique de conservation, etc ). Ces flux, gérés politiquement et administrativement par les instances responsables du PCPP, trouvent souvent leur concrétisation dans des mises à jour en termes de signalement, ce qui implique directement les CR, seuls aptes à mettre à jour les notices descriptives des établissements documentaires non déployés dans le Sudoc et à valider leurs demandes de numérotation ISSN.

Précisons qu’il n’y a pas de clivage entre PCPP régionaux/thématiques et CR géographiques/thématiques. En effet, de nombreux PCPP thématiques incluent des bibliothèques situées hors de la région parisienne. Là où la coopération entre les établissements concernés – hors l’activité de coordination du CTLes – reste souvent embryonnaires, l’existence d’un réseau constitué comme le Sudoc PS est essentielle, notamment pour renforcer l’implication des bibliothèques non déployées, par définition extérieures à l’ESR. Un élément structurant qui ne peut que favoriser la collaboration renforcée entre les différents types de PCPP que l’Abes appelle de ses vœux.

Continuer à recenser et à décrire, l’ancien comme le nouveau

De nombreux CR restent largement engagés dans des chantiers rétrospectifs visant à enrichir le Sudoc de nouveaux exemplaires et de nouveaux titres, tout en profitant de la qualité bibliographique des notices en provenance du Registre de l’ISSN. Ainsi, le signalement rétrospectif constitue une plus-value importante pour la qualité des catalogues et des données des établissements concernés. Les priorités de traitement allant à des fonds rares, spécifiques, patrimoniaux, le nombre d’unica (titres présents à un seul exemplaire dans le Sudoc) ainsi créés est important.

Ces chantiers, souvent quantitativement importants, requièrent le plus souvent l’appui de professionnels formés, ce qui explique qu’un grand nombre de demandes de financement concernent le recrutement de professionnels, formés et gérés par les responsables du CR.

Favoriser le signalement des publications en libre accès

La mise en œuvre renforcée du signalement des publications en libre accès s’envisage sous deux biais :

  • le signalement précis et la localisation, via l’inclusion des URL d’accès, de publications disponibles en libre accès mais pas encore visibles dans le Sudoc
  • le soutien aux opérations de numérisation ayant pour objectif de proposer la version numérisée de titres de revues en libre accès et dont les collections imprimées sont difficilement accessibles. S’il n’est pas dans le rôle des CR de mener à bien ces projets de numérisation, leur expertise en la matière constitue en effet un élément fort pour de tels projets.

Pour ces deux aspects, et même si l’action de Mir@bel ne se limite pas aux publications en libre accès, la collaboration de certains CR avec Mir@bel favorisera la mise en œuvre des projets.

En outre, la proximité des CR avec les activités de leur établissement d’accueil (bibliothèque universitaire ou de recherche) constitue un atout pour la valoriser de publications «locales», non seulement celles concernant la zone géographique concernée, mais aussi celles relevant des domaines d’excellence de l’établissement considéré.

Un balancement entre le local et le national, entre le passé et le futur

Au-delà de ces lignes générales, il n’est pas possible – et c’est heureux – de proposer un «portrait type» des activités du CR en matière de projets, et encore moins un «projet type». C’est justement dans le balancement entre ancrage local et vision nationale, entre continuité d’actions «traditionnelles» et expérimentation d’actions innovantes que les CR renforcent leur légitimité. Autant d’éléments qui confortent l’Abes dans sa volonté de préserver le réseau Sudoc PS et d’en permettre les nécessaires évolutions, notamment dans le cadre du GIS Collex-Persée.

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